Le naufrage du Pride of England


En février 1872, les Bergeronnais voient passer avec étonnement le vapeur Artic, alimenté au charbon, qui fait normalement la traversée entre Québec et Lévis. Son propriétaire, monsieur Têtu, a acheté la cargaison du voilier Pride of England échoué à Bon-Désir depuis le mois de novembre. L'automne avait été marqué par des vents d'est avec de la neige et les glaces s'étaient formées de bonne heure.
Le traversier Artic vers 1885

Ce grand voilier construit à Québec en 1860 fait 40 mètres de long et 11 de large. D’une solidité à toute épreuve, il est pourvu de tout le confort désirable. Ses appartements sont bien aménagés et finement meublés. Il a d’abord navigué au aux Indes avant d’être affecté au Canada pour le transport de bois carré et de madriers vers l’Angleterre. Des marins de L’Isle-Verte ont secouru le navire en détresse et l’ont mené dans la petite anse de Pointe à crapaud aux Bergeronnes.
 
Le Waterwitch est un trois-mâts dont l'allure ressemble à celle du Pride of England.

Les hommes de l’Artic réparent le gouvernail et débarrassent le pont de la glace et de la neige qui s’est accumulée jusqu’à 10 pieds de haut par endroit. Le 22 février, une première tentative de dégager le voilier échoue et l’Artic se réfugie aux Escoumins où l’équipage a droit à la franche hospitalité des Irlandais qui y gèrent les moulins à scie.
 
Localisation de la Pointe à crapaud

Le lendemain, on décharge un partie de la cargaison. Le temps est délicieux et une légère brise souffle de l’est. Le navire est remorqué jusqu’à Tadoussac et laissé là jusqu’à la fin avril avant d’être ramené à Québec afin d'être remis à neuf. En 1882, le Pride of England quitte Trois-Rivières pour Melbourne en Australie où il sera affecté au transport de marchandises vers Calcutta.
Annonce du voyage du Pride of England vers Melbourne en Australie