Noël aux Bergeronnes, souvenirs de Welleston Bouchard (1927 - 2017)

propos recueillis par Pierre-Julien Guay en 1972

Je crois que les Noëls que nous passons à l'âge de huit, peut-être plus jeune à aller jusqu'à quatorze ans, je crois que ce sont les plus beaux Noëls.

Je me souviens des grandes randonnées, on appelait ça des grandes randonnées parce que dans ce temps-là, nous étions en carriole et que nous partions vers les trois heures de l'après-midi pour aller souper chez mon grand-père Elzéard Simard à Bon-Désir qui était à environ à un mille et demi. À l'âge que nous avions, c'était un grand voyage. 

Et je me souviens alors qu'on attendait le souper, nous étions une dizaine d'enfants par famille. En ce qui regarde les enfants, on peut dire jusqu'à l'âge de quatorze, quinze ans si on veut compter les adultes qui n'étaient pas mariés, je crois qu'il devait y avoir dans les environs de soixante-quinze enfants chez mon grand-père. Et ils manquaient de place dans la maison, et  je me souviens encore d'un soir dans l'escalier et encore une fois bien nous attendions le repas. Bien entendu, c'était beau pour nous autres. C'était beau, mais je m'ennuyais. Je ne sais pas, j'avais un peu la nostalgie, je voyais que tous les adultes qui étaient là puis ils avaient bien du plaisir. 

Le petit caribou ou le gin, il s'en buvait, je crois, plus qu'à l'heure actuelle. Et je me souviens que mon père, moi, c'était toujours sa danse, la danse qu'il faisait bien c'était demandé par ses beaux-frères et ses belles-sœurs. Et aussi je me souviens de mon oncle Welleston Simard qui faisait la danse du barbier. Mon grand-papa Elzéard qui donnait la bénédiction au Jour de l'An. 

Et aussi, bien entendu, il ne faudrait pas que j'oublie mon oncle Albert Simard, c'est lui-même qui avait: la maison paternelle et c'est lui-même qui nous recevait. Et bien entendu, les Noëls que nous passions, c'était des Noëls en famille. Si nous ne recevions pas des cadeaux richement, je crois qu'ils nous étaient donnés de bon cœur et dans notre jeune âge, ça ne nous prend pas grand-chose pour nous faire plaisir. ◊

Le Minuit Chrétien chanté par Welleston Bouchard à Noël en 1972

Rappel : publié dans l'Amicale le 19 décembre 2017

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