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Bergeronnes, village intelligent



https://drive.google.com/open?id=16hn2LmkBMQTXo86FfiSg4kI4VkJ6gQcn
Ayant pris connaissance du forum citoyen sur les Bergeronnes et ne pouvant être présent, j'ai entrepris de rassembler mes idées. Je me suis demandé si à côté des villes intelligentes, il pouvait exister des villages intelligents. La réponse est oui, mais pas encore au Québec.

Il ne restait plus qu'à appliquer la méthode pour imaginer comment les citoyens des Bergeronnes pourraient répondre aux besoins d'emploi, de services d'éducation et de santé et d'un climat favorable à l'entrepreneuriat en utilisant, entre autres, les technologies de l'information.

De cette manière, les villageois ont véritablement le choix entre la vie en ville ou dans un village intelligent. Ils ont accès à un grand nombre des avantages de la vie urbaine tout en maintenant certains aspects importants de la vie rurale.

Les projets sont proposés à titre d'exemples et ne prétendent pas faire l'inventaire complet des partenaires potentiels et des actions à poser. Une démarche de consultation et de concertation des acteurs est bien sûr essentielle à leur élaboration et réalisation.

Vous pouvez télécharger le document ici.

La jument qui crotte de l'argent




Madame Ernest Bouchard, née Flavine Gagnon (1876-1957), est originaire des Bergeronnes et y a pratiquement toujours vécu. Elle accompagnait son mari comme cuisinière pour 14 hommes dans les chantiers forestiers, en y amenant ses enfants. Elle leur contait des contes pour ne pas qu'ils se fassent la guerre, pour ne pas qu'ils entendent les histoires sales du grand camp. Peu à peu, les hommes sont venus pour écouter ses contes.

Son répertoire d'une quarantaine de contes lui venait en partie de son père Arthème Gagnon et de sa mère Démerise Tremblay. Maigre, nerveuse, les cheveux en broussailles, n’ayant presque plus de dents dans la bouche, elle s’animait dès les premières phrases de son récit qu’elle mimait de façon pittoresque et vivante. Très volubile, elle faisait parler ses personnages sur un ton doux ou emporté, au gré des aventures qu’elle évoquait. Voici un résumé de l'une d'un de ces contes, recueilli le 1er septembre 1954.

La jument qui crotte de l'argent

Un jeune homme pauvre se présente dans une ferme pour se faire engager.

— je suis un garçon de sus un habitant, puis, il dit, je sais labourer, je sais herser, je sais faire toutes les ouvrages des habitants.
Bon, bien, suis bien content, il dit, je m’en vais t’engager pour un an et un jour. Au bout d’un an si tu veux t’en aller tu as beau.
À la fin de l'année, le fermier lui donne une jument.
Tu auras rien qu’à peine dire : « Belle jument, crotte-moi de l’argent ». Tu vas mettre un plat en dessous. Mais, il dit, faut pas tu te couches dans ton voyage. Il dit, faut que tu t'en ailles carré chez vous.
Après avoir malgré tout couché dans une auberge, le garçon arrive chez lui. La jument ne donne rien que de la merde. Il retourne chez le fermier.
À l'auberge, ils m'ont changé ma jument, il dit... j'ai arrivé, il dit, elle crottait plus d’argent.
— T'es fait jouer un tour tiens, il dit, tu vas encore passer une année avec moi, puis, il dit, je te paierai comme il faut.

Une fois l'année passée, le fermier lui dit:

— Tiens, il dit, tu veux-tu, il dit, que je m'en vais te donner un œuf? Cet œuf-là, il dit, tu auras rien qu’à... le rouvrir de même, puis tu crieras : « pique-bourdon ! » En criant, il va se mettre à piquer. 

Le garçon repasse à la même auberge. Pendant la nuit, le couple d'aubergistes s'empare de l'œuf et crie "pique-bourdon". Les deux supplient bientôt le jeune d'arrêter les piqûres.

— On va te donner ta... ta vieille jument blanche. Prends-la, puis va-t'en.

De retour chez lui, la jument  a crotté de l’argent tant que la famille voulait. Toujours ils ont été heureux tout le temps de leur vie.