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Rencontre avec Jocelyn Praud

propos recueillis et mis en forme par Pierre-Julien Guay
photo gracieuseté de Simon Rancourt 

 

J’ai fait mon cours primaire et secondaire en concentration musique à Sherbrooke. J’ai tâté du piano, du violon et du trombone. Bien qu’aujourd’hui, je ne fais plus que gratter ma guitare à l’occasion, j’apprécie toujours l’écoute de la musique. 

Ornithologie

J’avais une dizaine d’années lorsque je me suis pris d’intérêt pour les oiseaux qui venaient à la mangeoire de la maison familiale. Un jour, ne pouvant identifier un visiteur à l’aide de mon guide imprimé, je prends une photo que j’affiche sur un forum s’adressant à des ornithologues amateurs. Il n’en faut pas plus pour que des membres du club local s’amènent dans notre cour afin d’observer cette mésange bicolore, un oiseau rarement aperçu au Québec dans ce temps-là.

De fil en aiguille, je commence à participer à quelques-unes des excursions d’observation du club d’ornithologie pendant les fins de semaine. Comme la plupart des membres sont des gens à la retraite, je me trouve bien gâté, entouré d’une multitude de grands-parents!

Photographie

À 12 ans, je fais la rencontre de Serge Beaudette, un ornithologue professionnel qui me prend littéralement sous son aile. Il me cède un appareil photo avec un objectif de 400mm. L’intérêt pour les oiseaux se transforme, je cherche maintenant à bien composer mes prises de vue et à prendre la meilleure photo possible pour chacune des espèces.

Je réalise que mon ambition est de devenir photographe de la nature. Je m’inscris donc au programme de photographie du cégep de Matane. Mais les exercices de prises de vue de bouteilles et de vases de fleurs me font comprendre que le programme est avant tout axé vers la photographie commerciale. Décidément, je ne suis pas à ma place. Je n’ai pas le choix : je devrai créer moi-même ma formation. Pour approfondir mes connaissances sur la nature, je m’inscris en technique de bioécologie au cégep de Sherbrooke.

Découverte des Bergeronnes

Mon frère m’a parlé d’un emploi d’été dans un coin dont je n’ai jamais entendu parler : animateur de camp de jour à Explos-Nature aux Bergeronnes. L’atmosphère y est fantastique, les animateurs sont des passionnés et enthousiastes. Je trippe tout en me découvrant comme jeune adulte.

Plus tard, je deviens plongeur scientifique pour les activités d’interprétation au cap Bon-Désir. Lors d’un stage au Biodôme de Montréal, je dois justement plonger afin de faire l’entretien des aquariums et alimenter les animaux. Comme activité d’initiation, on me demande de nourrir à la main un esturgeon de deux mètres de long. Il m’avale le bras au complet, un réflexe normal d’aspiration pour lui, mais une grande frayeur pour moi!

Je serai absent des Bergeronnes pendant trois ou quatre ans, le temps de compléter un certificat en environnement durable à l’université Laval et d’occuper un poste de garde-parc au parc national du mont Orford.

Je suis désormais de retour à Explos-Nature comme coordonnateur aux programmes éducatifs pendant l’été. L’hiver, je me consacre à la promotion de mes photos de nature à l’aide de mon site web La nature sauvage du Québec. En plus d’une chronique dans le magazine Québec oiseaux, j’ai une exposition intitulée Derrière l’objectif à l’affiche en Estrie avec 15 toiles.

La photo dont je suis le plus fier, je l’ai obtenue après un mois continu d’observation de fin de journée à bord du bateau où mon frère Cyril officie comme capitaine de croisière aux Escoumins. En plein jour, la chaleur produit de la réfraction sur l’eau et les photos sont souvent floues. Ce soir-là, cette baleine à bosse est sortie de l’eau entre le bateau et le soleil couchant qui se miroitait dans les gouttelettes.


Pour moi, le fleuve fait partie de la vie intégrante de tous les jours aux Bergeronnes, contrairement à l’expérience que j’ai vécue à Matane. Après 10 ans de fréquentation de l'endroit, je viens d’y acheter une maison au début 2022.

En saison, je fais une promenade quotidienne de trois heures dans le bois. Parfois, un renard apparaît soudainement et s’approche de moi ou encore une gélinotte tambourine si fortement que tout mon corps résonne. Ces moments de contact avec la nature sont si intenses que j’en ai souvent le cœur qui palpite et que les larmes me viennent aux yeux.

 

Bergeronnes, village intelligent



https://drive.google.com/open?id=16hn2LmkBMQTXo86FfiSg4kI4VkJ6gQcn
Ayant pris connaissance du forum citoyen sur les Bergeronnes et ne pouvant être présent, j'ai entrepris de rassembler mes idées. Je me suis demandé si à côté des villes intelligentes, il pouvait exister des villages intelligents. La réponse est oui, mais pas encore au Québec.

Il ne restait plus qu'à appliquer la méthode pour imaginer comment les citoyens des Bergeronnes pourraient répondre aux besoins d'emploi, de services d'éducation et de santé et d'un climat favorable à l'entrepreneuriat en utilisant, entre autres, les technologies de l'information.

De cette manière, les villageois ont véritablement le choix entre la vie en ville ou dans un village intelligent. Ils ont accès à un grand nombre des avantages de la vie urbaine tout en maintenant certains aspects importants de la vie rurale.

Les projets sont proposés à titre d'exemples et ne prétendent pas faire l'inventaire complet des partenaires potentiels et des actions à poser. Une démarche de consultation et de concertation des acteurs est bien sûr essentielle à leur élaboration et réalisation.

Vous pouvez télécharger le document ici.

Découvrir Bergeronnes

Brochure illustrée (résolution pour affichage à l'écran)


Format PDF
26 pages
https://drive.google.com/file/d/1TNuONVj3dVa_UVGWquVhXOau63tv2LYF/view?usp=sharing


Audioguide avec géolocalisation sur téléphone intelligent, (cherchez "Bergeronnes")

https://itunes.apple.com/app/opas/id554726752

https://play.google.com/store/apps/details?id=travel.opas.client
https://www.microsoft.com/fr-ca/store/p/izitravel/9wzdncrdls98?ocid=badge&rtc=1&activetab=pivot%3aoverviewtab



Audioguide directement sur le Web à partir du site de izi.TRAVEL

Avec un ordinateur, une tablette 
ou un téléphone

à utiliser avec la carte sur le dépliant ci-dessous
https://izi.travel/fr/3614-les-bergeronnes/fr


Documents promotionnels pour les gites du passant et les sites touristiques 

Version haute résolution en couleurs pour impression et reproduction avec codes QR

https://drive.google.com/file/d/1bYEljzxU_mWZPMFFSQ-XdSxA0iKOvvPj/view?usp=sharing

https://drive.google.com/file/d/1Jo3_N3crbLI68VXUaHeVwjDK-FsBBN8F/view?usp=sharing


Après avoir découvert beaucoup d'endroits au moyen d'audioguides ou de guides gratuitement disponibles en ligne, l'idée m'est venue de créer un ouvrage pour mieux faire connaître mon village natal. Comme en témoigne la page de crédits, c'était le point de départ d'un impressionnant travail collectif impliquant plusieurs collaborateurs et incorporant quantité d'images et d'extraits sonores généreusement partagés par leurs auteurs. 

Il faut également souligner l'appui de Tourisme Bergeronnes et de la MRC de la Haute-Côte-Nord.
Ce matériel est fourni gratuitement sous licence  Creative Commons (CC BY-NC-SA 2.5). Cette licence vous donne le droit de reproduire le contenu de la brochure en citant l’auteur à condition que ce ne soit pas pour une utilisation commerciale. En outre, si le contenu est modifié, il doit être partagé avec les mêmes termes de cette licence. La juridiction associée à Creative Commons est reconnue légalement dans plus de 85 pays. 


Compléments vidéo en sus de ceux de l'audioguide

L'audioguide comprend un vidéo sur la récolte des bleuets et leur mise en conserve à l'usine de la Windsor Canning. Un autre montre le premier aéroport et Rodolphe Pagé.  Un dernier montre le barrage du moulin à bois de Jean-Charles Lapointe sur la Rivière-à-Beaulieu. Les montages ci-dessous n'ont pas été incorporés à la visite.



Source : Centenaire des Bergeronnes, 1944, CA QUEBEC E10-S77-DFC01944, auteur inconnu . - 1944 ; DVD #C002266; DVD #M002144; UMSP - 1 film(s) ( 00:10:09) : 16mm couleur, BAnQ

 
Source : Les Grandes Bergeronnes, 1949, CA QUEBEC E10-S77-DFC09234, Abbé Laurent Gagnon . - 1949 ; DVD #C002388; UMSP - 1 film(s) ( 00:59:01) : 16mm couleur, BAnQ

Le centenaire des Bergeronnes



Source : Film d'archive : Centenaire des Bergeronnes



Source : Centenaire des Bergeronnes, programme souvenir, 24 et 25 juin 1944 : 1844-1944

Le programme des fêtes était réparti sur deux jours. Les organisateurs avaient voulu faire coïncider la célébration du centenaire avec celle de la Saint-Jean-Baptiste à cause de leur caractère religieux et patriotique. Les deux fêtes se complétaient admirablement. Le matin du 24 juin, la paroisse était remplie de joie. Les maisons décorées avaient pris un air de fête. La population s'était levée tôt pour goûter la journée dans toute sa plénitude.

A 9 heures commençait une messe solennelle pour le jour de notre fête nationale. Le sermon de circonstance fut donné par M. l'abbé Victor Tremblay. Ce sermon portait sur la place du patriotisme dans la vie. Après la messe, M. l'abbé Joseph Thibault curé précisa l’esprit qui devait régner pendant les deux jours. Ce sont des fêtes de famille, dit-il, les visiteurs, vous qui êtes venus vers nous, prenez place à nos tables. Les portes de toutes les maisons sont largement ouvertes. Entrez, vous êtes chez vous. Dans l'après-midi, le Comité du centenaire invitait toute la population à un grand ralliement sur le terrain de l'église. On était venu d'un peu toutes les paroisses de la Côte-Nord. Le défilé de la Saint-Jean-Baptiste passa devant la foule. Des commentateurs installés devant les microphones expliquaient aux spectateurs la signification des tableaux à mesure qu'ils se déroulaient. Les 12 chars allégoriques représentaient :
  • l'arrivée du premier colon
  • la famille canadienne
  • la sainte Famille
  • la première chapelle du Père Laure. a Bon-Désir en 1823
  • la mise en conserve des bleuets
  • la croix du chemin
  • Saint-Jean-Baptist
  • le moulin du fondateur Thomas Simard
  • l'industrie locale de l'automobile
  • la famine heureuse et la famille malheureuse
  • le laboureur
Quand le cortège si évocateur et si vivant eut fini de défiler, la foule écouta quelques orateurs qui l'entretinrent de sujets patriotiques. Les discours alternaient avec les chants saguenéens exécutés par la chorale des Enfants de Marie. Au nombre des discours, nous tenons à mentionner celui de M. Laurent Brisson, maire du village des Bergeronnes.

La fête du soir comprenait la présentation d'un grand film sur la paroisse des Bergeronnes. Ce film, commencé il y a quelques années par M. l'abbé Thomas-Louis-Imbeault constitue une pièce artistique de haute valeur et un document historique irremplaçable. La vie d'une belle paroisse canadienne-française y apparait dans toute sa simplicité et toute sa grandeur.
  • Le film débute par une présentation générale des Bergeronnes.
  • Il nous mène ensuite aux champs pour nous, faire assister "aux foins".
  • Vient la série des industries locales: la culture des légumes, l'élevage des poulets, les coopérative, la cueillette et la mise en conserve des bleuets, le travail forestier, le service de transport aérien, la pêche au saumon, etc.
  • Il n'oublie pas la grande nature, si riche et si accueillante aux alentours des Bergeronnes: le majestueux fleuve Saint-Laurent, les paysages pittoresques, en montagnes. Dans ce pays heureux et paisible, la mort apporte cependant comme ailleurs sa note de tristesse. Dans le cimetière, au centre du village, les croix se dressent assez nombreuses.
  • Le film nous laisse voir une cérémonie religieuse qui s'y déroule le 2 novembre. La population prie pour le repos des bâtisseurs qui sont retournés à Dieu. Mais si des bâtisseurs sont morts, il en lève d’autres. Contre le cimetière il y a la revanche constante des berceaux. Les familles nombreuses perpétueront la vitalité française dans ce coin de pays.
  • Le film se termine sur un hommage à la vie: la richesse de la vie, la seule richesse, n’est pas dans les biens artificiels ou dans les mines souterraines. Elle réside dans cette multitude d'enfants, au souffle puissant qui défilent sous nos yeux.
Le lendemain, dimanche, centenaire proprement dit, c'est la fête du centenaire proprement dit. Dès 7 heures, dames de Sainte-Anne, Ligueurs, Enfants de Marie et le reste de la population viennent faire la communion générale. La grand-messe solennelle est célébrée à 9 h. 30. M l'abbé Amédée Gagnon, vicaire à Saint-Jérôme et seul prêtre séculier de la paroisse des Bergeronnes, donne un magnifique sermon Le célébrant à l'autel est un des deux Oblats fils de la paroisse, le R. P. Anatole Lessard qui a reçu il y a quelques jours l'onction sacerdotale. La cérémonie de l'après-midi se déroule près du Ruisseau-Chaud, sur le coteau dominant la baie de Bon-Désir, à quelques milles en aval du village des Bergeronnes. Jamais semble-t-il, pareille affluence de peuple s'est rencontrée dans un même endroit en cette paroisse.

La population bergeronnaise transportée là au complet par la bienveillance des automobilistes de l'endroit, assiste émue au dévoilement d'un splendide monument. Ce monument rappellera l'histoire lointaine des inconnus qui fréquentèrent ces lieux, de même que le site où fut construite la chapelle du Père Laure en 1723. La plaque qui porte l'inscription est en granit noir du Lac-Saint -Jean et l'inscription se lit comme suit: Près d'ici est l'anse de Bon-Désir (Pipounapi en langue indienne) où les Basques, de temps immémorial, puis les Français et les Indiens ont fait la chasse aux loups 1narins. Le Père Laure jésuite y a construit une chapelle en 1723. 
 
M. Arthur Gauthier, maire de la paroisse des Bergeronnes, dévoile le monument. Le dévoilement est suivi d'un discours par M. l'abbé Victor Tremblay, président de la Société Historique du Saguenay. M. l'abbé Tremblay fait l'historique des Bergeronnes. Grâce à des recherches incessantes, il a réussi à présenter à la population bergeronnaise, en ce jour du centenaire, l'histoire détaillée de la fondation de cette paroisse, et la suite des développements qui l'ont faite ce qu'elle est. Enfin, pour rattacher de manière tangible l'idée de la patrie bergeronnaise à celle de la grande patrie, on clôture les fêtes par la présentation du spectacle inoubliable qui marqua le centenaire de tout le Saguenay en 1938.

CONSEILS ACTUELS
  • Village
o Laurent Brisson, maire
o René Maltais, secrétaire
o Joseph Lavoie, conseiller
o Valmore Tremblay, conseiller
o Alexandre Gagnon, con. conseiller
o Barthélémy Tremblay, conseiller,
o Sylvia Savard, conseiller
  • Paroisse
o Arthur Gauthier, maire,
o Léon Jean, secrétaire
o Albert Simard, conseiller,
o Albani Gauthier, conseiller
o Albert Savard, conseiller
o Louis-Philippe Imbeau, conseiller
o Adélard Guignard, conseiller
o Albert Bouchard, conseiller
 
Les fêtes du centenaire des Bergeronnes se perpétueront dans la mémoire de tous ceux qui les ont vécues. Le spectacle était touchant de voir les religieuses, les religieux, dignes enfants de la parole, les fils dispersés dans toutes les parties su Canada, et même aux Etats-Unis, tous venus se retremper à la source d'un même passé vivant. Jeunes et vieux ont senti la force de la communauté familiale. Ils ont compris que cette force les avait faits; qu'elle avait trouvé son épanouissement dans le cadre de la paroisse canadienne-française, cette famille de familles, foyer de vertus et de valeurs spirituelles. Aux Bergeronnes, le culte de la famille nombreuse est toujours à l'honneur. Le clocher de l'église demeure le point supérieur du ralliement. Le curé est toujours l'homme de Dieu qui incarne la puissance supérieure. Fidèle à son passé, à l'Eglise et à Dieu, la population bergeronnaise demeure le témoignage vivant de l'immortelle famille canadienne-française.

Jean-Paul GAGNON 

Source: article Centenaire des Bergeronnes (extraits)
L’Alma Mater
Petit séminaire de Chicoutimi
Série 3, volume 2, numéro 1, 21 septembre 1944